2021 - enfin un jaune a la roche aux sabots
Il a fallu six ans de patience sous le ciel de Bleau pour avoir ce circuit jaune propice à l'initiation...
Que le temps passe ! A la fin des années soixante-dix, le club FSGtiste de Ste Geneviève des bois a créé trois circuits à la Roche aux Sabots, dont un jaune devant servir à l’initiation des débutants. Lorsque, en tant que fidèles licenciés de ce club nous l’avons repris au cours du mois d’Août 2015 pour le convertir à la couleur correspondant à sa difficulté réelle, car ce jaune était plutôt très sévère et pas mal usé, nous avons dans le même temps, mis au point un vrai circuit propice à l’initiation. Cependant, il a fallut attendre la réunion de la commission circuits de l'automne, à laquelle sont généralement présents des représentants de l'ONF toujours soucieux d'avoir de bons rapports avec les grimpeurs, pour présenter le projet et ensuite demander l'autorisation de le créer...
Cependant, comme nous avons pris cette initiative sans en référer au bureau du Cosiroc qui, rappelons-le, n’était alors plus l’interlocuteur privilégié auprès de l’ONF mais la SNED (1), ce projet reçut peu de soutien et il a été aisément rejeté par l’ONF au prétexte que ce circuit augmenterait un peu plus la fréquentation du parking et favoriserait sa saturation les grandes « fin de semaine ». C’est effectivement pour l’ONF un souci majeur de voir comment les gens en viennent à se garer le long des routes au point de compliquer la circulation, voire même l’empêcher pour les grands véhicules. Cependant avec l'expérience des derniers mois, il est facile de se rendre compte que l’existence d’un circuit de plus ou de moins, compte pour pratiquement rien au problème de saturation de l’aire de stationnement : que le problème vient plutôt du non respect du code de la route et de l’obstination des conducteurs à rester là, plutôt que d’aller un peu plus loin ou ailleurs. Bref, nous savions que nous avions une chance d’obtenir la permission de créer ce fameux circuit jaune par l’ONF si nous présentions une nouvelle demande (2).
Mais vous ne le savez peut être pas, depuis que le Cosiroc a repris le contrôle « des affaires » après la disparition de la SNED, et créé une nouvelle commission : la CEB (3), nous n'avons plus le droit de faire nos demandes directement auprès des responsables de l'ONF comme nous en avons eu l'opportunité durant quelques temps, nous devons à présent les faire à la maison connectée sur le site du Cosiroc (dans la mesure où vous arrivez à obtenir un identifiant et un mot de passe, ce qui n'est pas automatique). En effet, comme le Cosiroc entend que l'on doit passer par internet, c’est par cette sorte de voie silencieuse que nous communiquons aujourd’hui avec l’ONF. C’est curieux, on dépose un papier dans la machinerie du Cosiroc, puis on attend qu’une voix en sorte, qu’un papier vous revienne. Mais la machine est aphone, on n'entend même pas un cliquetis de rouage du côté de la CEB : pas de Gaston pour vous répondre... C'est simple, on dirait qu’on n’existe pas alors que c'est nous, les gens du dehors, qui menons la majorité des opérations peinture dans la domaniale. Bah, le principal, c’est que ce silence vaut à un moment donné pour accord… Et dire que le vieux patron du Cosiroc, parle de lourdeur administrative, de camion embourbé en parlant de l'ONF à propos d'un accord à venir entre eux qui a pris beaucoup de temps : 3 ans. On se demande pourquoi ? (4) et (5).
Mais franchement, on aurait tort de se plaindre, en six ans nous avons obtenu ainsi de l’ONF la permission de créer plusieurs circuits jaunes ou de les remplacer par des neufs, quand je dis nous, je parle de Philippe initiateur de certaines créations et de moi-même pour d’autres, aidés de nombreux de nos amis qui veulent bien jouer les prêtes pinceaux, les bénévoles de l’ombre… J’avoue qu’il ne me déplaît pas de dresser la liste de ces réalisations pour une raison que j’exposerai plus loin.
Le Violet de la Canches aux Merciers : propice à l’initiation.
Le Jaune de la Drei Zinnen : propice à l’initiation.
Le Jaune de Franchard Isatis : propice à l’initiation.
Le Violet de Rocher Canon : propice à l’initiation.
Le Jaune de Rocher Fin : propice à l’initiation.
Le Jaune de la Rocher aux Sabots : propice à l’initiation.
Le Jaune de la Canche aux Merciers : pour grimpeurs expérimentés.
Le Jaune de Franchard Hautes Plaines : pour grimpeurs expérimentés.
Le Jaune de Franchard Cuisinière : pour grimpeurs expérimentés.
Le Jaune devenu Orange de la Gorge aux Châts : pour grimpeurs expérimentés.
Je ne parle pas des pistes jaunes que nous avons entretenues (6). Je ne parle pas des oranges bien juteuses que nous avons offertes aux grimpeurs, et à nous même bien sûr… J'ai l'air de me vanter, d'être content de nous. Un peu car je trouve ce que nous avons fait n'est pas si mal préparé, pensé, ajusté en fonction des possibilités du terrain, de ce que nous observons des grimpeurs extérieurs à notre groupe, en plus de considérer les avis constructifs que l'on nous donne. A ma connaissance, nous sommes les seuls à procéder ainsi.
En réalité, nous doutons souvent : des choix des voies, du cheminement du tracé, de l'enchaînement des difficultés proposées souvent liées à la découverte de la bonne séquence de gestes pour être dans la difficulté. C'est pour ça que nous préconisons l'accompagnement des débutants, non pas pour "montrer les mouvements", pas toujours du moins, mais pour les conduire à découvrir des gestes et des postures qui marchent, en fait qu'ils permettent de déclencher un mouvement vers le suivant. Globalement, on ne peut pas arriver à faire un bon circuit jaune propice à l'initiation sans être confronté au rôle d'initiateur, c'est à dire sans accompagner soi-même des débutants. Pareil pour les circuits enfants ! Comment peut-on faire des circuits enfants, sans enfant avec soi pour vérifier avant peinture la faisabilité les voies ?
Pour le reste, c'est toujours pareil. L'invention des huit circuits listés plus haut a fait des centaines d'heureux, des centaines de gens sont rentrés chez eux très contents d'avoir pu faire du nouveau, même si quelques voies ont résisté à leur sagacité pour certains d'entre eux. Mais les faire, c'est forcément aussi s'exposer aux courroux des mécontents. On s'en accommode tant bien que mal suivant la pertinence des reproches, sauf quand les gens se montrent agressif et n’ont en fin de compte que des formules à l’emporte-pièce à vous opposer. Oui, ça arrive, très très rarement mais ça arrive...
En tout cas, ce circuit existe grâce à nous, grâce à notre sagacité (Entêtement borné dirait-on ailleurs). Nous croyons qu'il conviendra à tous ceux qui en auront besoins : aux grimpeurs d’expérience comme aux débutants en escalade en bloc. Ce qui nous fait croire cela, c'est que nous ne l’avions pas fini de le peindre que déjà de jeunes grimpeurs et de moins jeunes le suivaient. Il est assez court puisqu'il fait seulement 28 numéros. Mais nous n’avons pas voulu sacrifier l’intérêt global du circuit en l’étoffant de passages complémentaires plus ou moins intéressants, comme nous pensons qu'il y en a trop sur les circuits ou c'est le nombre de voies qui prime. En tout cas, il faut vous attendre à rencontrer quelques voies assez hautes et bien que ça soit un nouveau circuits, aussi quelques voies un peu lustrées puisque empruntées à l'ancien circuit jaune.
Le 21 Juin 2021
1) A l'époque, c'était la commission SNE77 de La FFME le référent officiel, le Cosiroc étant devenu un partenaire (ou un adversaire le plus souvent) de la commission au même titre que n'importe quel "peintre en piste" indépendant. En effet, contrairement au cosiroc, la SNE accueillait tout les actif, licencié ou pas à la FFME.
2) Voir l'article que nous avons publier en 2016 : Un Jaune aux Sabots, dans lequel nous disions déjà que : Refuser la création d'un circuit ne résoudra pas ce problème.
3) CEB : Commission des escalades Bellifontaines : celle-ci a vocation d'échanger sur les entretien et aménagement des tous les circuits d'escalade en blocs de la région parisienne, peut-on lire sous la plume de son président.
4) Paris - Chamonix de Juin 2018 – n°243 : « le camion semble repartir, donc je me dépêche d’aller pousser pour le sortir de l’ornière ». Bon, après constatation, le camion est toujours un peu embourbé, à mi essieu, avec surtout du bricolage à effectuer in situ, certains des éléments mécaniques fournis étant presque incompatibles, et entre eux, et avec la motorisation « cosironefienne » de l’ensemble. Nous faisons joujou (terme peu approprié mais bien descriptif ce qui se passe), et ça prend quand même du temps qui serait avantageusement consacré à autre chose. Aux circuits par exemple, car si la Convention ne progresse pas, c’est bien l’entretien et la création (y’a des projets intéressants) d’y ceux qui sont au point mort depuis… une certaine antiquité, la dernière réunion à leur sujet avec l’ONF, en juin dernier, n’ayant pas accouché de grand chose sauf de flou brouillardissime.
5) Paris - Chamonix de Juin 2019 – n°248 : Le camion Convention (vous avez dit « vention » ?) : quelle aventure ! Le camion Convention (notamment pour la peinture administrative des circuits de grimpe, lire échos précédents)... la traversée Ghardaïa/Tamanrasset avec un crochet par Bidon 5 ; du pipo à côté ! Initialement un démarrage, poussif et fumeux, il y a pratiquement deux ans ; même l’aide du Cosiroc (Comité de défense des sites et rochers d'escalade) n’a pas fait accélérer l’engin dont le frein à main devait être un peu grippé. Puis panne de l’ordinateur de bord, suivi d’un long temps de mise à niveau des logiciels. Fin 2018 tout semblait bien reparti. Manque de chance, plus de conducteur à bord ! Et aucun membre du Cosiroc n’ayant le permis adéquat… Alors, espérons ! Des nouvelles dans le prochain Paris-Cham ? Quant aux food-trucks évoqués par Annick dans sa chronique précédente, c’est comme la convention, la proposition de cahier des charges tarde à venir. Ça coince peut être avec le camion Convention à l’entrée de l’aire d’accueil ONF ? ...
A lire, l'auteur de ces lignes et de biens d'autres du même ton, on jurerait qu'il ne les aime pas et qu'il a écrit comme ça afin de compromettrez toutes négociations d'entendre avec eux. Sans doute suis-je mal disposé à voir du négatif dans ces lignes. En tout cas, ça donne le ton des relations pénibles que l'on peux avoir avec certaines vieilles figures du Cosiroc. Aussi, il n'est pas si déplaisant que ça de passer par une machinerie qui semble grippée.
6) Jaune du Rocher des Potets,
Jaune du Beauvais Télégraphe,
Jaunes de la Padole,
Jaune du Rocher de Boutigny,
Jaune de 95,2...
Les deux schémas me semblent démontrer que nous avons d'avantage gagné que perdu dans cette affaire. Perdu quoi d'ailleurs? Assurément du temps à tenter de montrer que notre travail vaut bien l'obsolescence de quelques fiches circuits. Surtout qu'il est gratuit puisque l'accès au terrain l'est !