La Bleue du Rocher Fin
Gros travaux sur la bleue du Rocher Fin
Premier acte.
Ça fait longtemps que le circuit bleu de Rocher Fin n’a pas été entretenu. En effet, bien qu’on entendait parfois durant les réunions de la commission des circuits qui ont lieu de temps en temps, qu’il serait bien de faire quelque chose, personne en fait n’avait l’air de vouloir s’en charger. Sans doute que chacun d’entre nous savait que le travail serait assez long et fastidieux à cause des nombreuses voies impraticables qu’il faudrait rebrosser avec énergie car recouvertes de mousse ou de lichen, sans compter le décapage des nombreux vieux signes et les nombreuses voies abîmées qu’il faudrait aussi réinventer autant que possible. Et puis, le Rocher Fin est tellement loin des parkings, que vu le boulot, l’entreprenant éventuel était assuré de devoir faire de nombreux allers-retours avec ses attributs de peintre en piste sur le dos. Une heure de marche à pied à chaque fois pour s’y rendre et en revenir. Ce qui devrait faire pas moins de 16 heures de marche en tout.
Malgré ces inconvénients, aussi incroyable que cela puisse paraître, il s’est trouvé un volontaire pour s'y frotter. Probablement un téméraire qui a sans doute pensé qu’il serait bien mieux dans la forêt à réaliser quelque chose que de rester confiné chez lui durant ses jours de repos à cause de la menaçante covid qui infecte les grandes villes. Et, comme je n’ai que ça dans mon emploi du temps, des jours de repos, me sachant sans contrainte de travail, l’intrépide gaillard a eu la généreuse idée de m'inviter pour l’accompagner dans cette modeste aventure au cœur des Trois Pignons : celle de travailler sur une nouvelle mouture du bleu et entretenir dans le même temps les circuits jaune et orange. Programme plus emballant que celui de la télévision de l’après-midi qui me plombe à chaque fois les yeux d’ennui, si la paresse me prend de m'y risquer devant. Et puis, on a toujours des copains qui ne vous disent pas non pour essayer les voies toutes neuves rebrossées, quand elles ne sont pas des nouveautés ; ça nous aide pour parfaire l’emplacement des lignes de grimpe et la mise au point globale du circuit, car nous refusons de faire des circuits " fourre-tout " dans lequel le moindre petit bloc donc l'escalade se résume à un rétablissement besogneux y trouve place.
Bref, à votre tour vous pouvez les découvrir… et si cela vous dit, nous faire des suggestions de modifications si elles vous paraissent pouvoir bonifier le projet. Pour l’instant, il n’y a qu’un marquage discret avec une petite numérotation provisoire des voies.
A suivre ! Le 11/10/202
Deuxième acte
Nous n'avons eu aucun retour, ni à notre demande de tracé, ni suggestion de la part des autorités du cosiroc. C'est donc qu'ils sont content et tout oui pour fixer le projet avec un marquage adéquat à la mode de chez-nous. Oui, nous vous annonçons que les circuits jaune, orange et le bleu sont enfin prêt à grimper.
Détail de l'aventure : Trois personnes ont participé aux travaux de reprise des circuits. Travaux qui ont nécessité 84 heures de brossage, de décapage, de peintures et à des divers travaux d'écritures "administratives". Le coût de l'opération sur les trois circuits remonte (sans les frais d'essence) pour l'achat du matériel et des produits à 140 euros, pour lequel nous avons reçu exceptionnellement une aide plafonnée à 30 euros par circuit, soit 90 euros. Exceptionnellement car c'est l'unique fois que le Cosiroc riche d'environ 90.000 euros sur les 32 circuits que nous avons rénové ces trois dernières années. Tels sont les faits. Heureusement que quand on aime on ne compte pas.
Histoire d'en apprendre sur les aides accordées : Lien vers le site du Cosiroc sur la prise en charge des frais de maintenance des circuits.
Pépito, le 05/12/2020
Phil dans Champs de Bosses. On peut avoir du mal à le croire, mais il s'agit bien du circuit bleu. Quand le neuf vous tient ?
Autant emporter L'Auvent si le bien vous prend de tirer jusque là.
A peine peint que déjà des grimpeurs se sont lancés dans la nouvelle version de La Naturelle.
Pour ce second confinement, j'espère que les forêts resteront "ouvertes" pour que ceux qui ne demeurent pas loin puissent en profiter. Les probabilités que l'on puisse y attraper cette cochonnerie de covid sont faibles.
Quelques mois plus tard... La suite et la fin !
Pas moins de quinze allers-retours ont été nécessaires pour se rendre sur le site afin d’y effectuer les opérations nécessaires à la renaissance du vieux circuit bleu devenu avec le temps en partie impraticable. Il a fallu en premier lieu, effectuer l’inventaire des voies anciennes et des possibles nouvelles, puis en fonction du travail de repérage, commencer le brossage des voies lichéneuses et moussues qui semblaient convenir au parcours de niveau bleu en construction. Une fois que l’escalade de l’ensemble est devenu possible, nous avons évidemment parcouru les voies pressenties, souvent plusieurs fois afin d’optimiser les méthodes et définir « au mieux faisant » l’axe des voies retenues. En effet, nous ne les retenons pas toutes, parce qu’elles peuvent s'avérer hors niveau, peu intéressantes ou encore exposées. Généralement pour cette étape, nous nous faisons accompagner de nombreux amis et amies, toujours contents de participer avec nous à " l’ouverture " d’une nouvelle mouture d’un circuit, et donc à l’ouverture des voies nouvelles, ou à leur redéfinition quand les lignes originelles sont un peu modifiées pour tenter de retrouver un peu de prises neuves à la place de celles devenues trop lustrées. (Comme pour La Conque à Doigts ou La Fakir). Parfois, ce n’est pas possible d’amender les voies abîmées, alors on se contente de refaire à l’identique les vieilles classiques que nous souhaitons conserver même très usées, car elles font partie des lignes « historiques » les plus «remarquables » (comme La Cristalline ou Le Lustre).
C’est seulement une fois que l’ensemble des voies de la future piste ont été de nombreuses fois parcourues et que nous avons pu récolter les impressions des grimpeurs sur leur intérêt et leur difficulté, que nous fixons le projet et que nous passons à la peinture. Les grimpeurs dont nous parlons, peuvent être aussi des visiteurs que nous avons observés au pied des murs. Si nous voyons qu’une voie est presque à tous les coups boudée ou à peine essayée, nous pouvons être certain qu’elle déprécie l’ensemble du circuit et qu’il est inutile de l’intégrer … En effet, la flèche ne fait pas la voie comme l’habit ne fait pas le moine : il faut un peu plus qu’une flèche. S’il n’y a pas ce plus indispensable, nous ne retenons pas la voie.
La fin du circuit est plus sévère que le début mais elle est également plus « neuve ».
Pépito, le 30 oct 2020
Du rendement au Rocher Fin : pendant que l'un découvre la voie, l'autre décape à la brosse les vieux marquages. Ici le nouveau 28 bleu : La Gratouille.
Note : Voici maintenant les détails chiffrés de l'aventure : Trois personnes ont participé aux travaux de reprise des trois circuits. Travaux qui ont nécessité 84 heures de brossage, de décapage, de peintures et à des divers travaux d'écritures "administratives". Le coût de l'opération sur les trois circuits remonte, sans les frais d'essence, pour l'achat du matériel et des produits à 140 euros (plus 58 euros pour l'achat d'une échelle). Mais ne crions pas " c'est la ruine ", puis nous avons reçu, exceptionnellement, une aide plafonnée à 30 euros par circuit, soit 90 euros en moins à sortir de notre poche. Exceptionnellement, car c'est l'unique fois que nous avons pu jouir de l'aide du cosiroc sur les 32 circuits que nous avons rénové ces trois dernières années. Oui, tels sont les faits. Heureusement que quand on aime, on ne compte pas.
Aperçu sur Gris de Payne, un petit nouveau aussi, enfin presque.
Val dans Beau Geste, une nouvelle donation au creux de la main.
Le Coup des Vieux, un nouveau bleu moins dur qu'il parait du bas. A peine à droite, il y a La Châtaigne. C'est la même séquence de gestes, mais sans la très bonne prise main gauche...